L’abc de la crise du crédit

criseMary, distilleuse clandestine bien connue dans une petite ville, décida de développer son entreprise et d’amener sa concurrente, Jane la distilleuse clandestine, à fermer.
Pour y parvenir, Mary commença à vendre à crédit de l’alcool illégal à ses clients de la ville.

Des buveurs commencèrent à venir de toute la ville et le volume des ventes monta en flèche, puisque après tout, c’était à crédit !

Mais Mary n’était pas une imbécile, elle garda les reçus de chaque vente comprenant le nom parfaitement légal du client, son numéro de permis de conduire ou de passeport, et l’échéance du paiement. Elle requit également de ses clients, de signer un accord contractuel.

Pour encore améliorer les choses, le neveu de Mary travaillait alors pour une banque. Dès qu’il entrevit la somme de transactions à venir, il fit immédiatement à Mary un prêt dans cette banque.

Mary fit ses provisions de sucre, et ses affaires décollèrent !

La banque n’eut aucun problème à lui accorder un emprunt, parce que le prêt était solidement garanti : si Mary ne pouvait rembourser, ses clients devraient payer.

Soudain, la banque eut encore une meilleure idée : elle tria les reçus selon leur échéance, émit des obligations, et les vendit à des étrangers.

Ainsi, la banque émit des obligations en alcool garanties par les reçus, et les injecta dans un flux de capitaux internationaux. D’heureux étrangers commencèrent à se vendre ces obligations, et leur prix monta. Personne ne savait ce que les obligations représentaient, mais puisqu’elles étaient garanties par la banque et que leur valeur continuait à monter, les gens voulaient les acquérir.

Ceci aurait continué, mais puisque les obligations étaient presque arrivées à terme, la banque se souvint qu’il était temps de récupérer l’argent, soit de Mary, soit de ses clients.

Évidemment, ses clients, les ivrognes, ne purent pas payer, et Mary dut déclarer faillite. Même le magasin qui fournisait Mary en sucre, dut fermer en raison de la baisse soudaine des ventes.

Le prix des obligations en alcool baissa de 95% à la bourse, et la banque eut besoin de mesures de secours immédiates aux dépens des non-buveurs.

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