La honte comme sensation élevée

Dr. Michael LaitmanUne question que j’ai reçue : Comment pouvons-nous en venir à ressentir de la honte et à faire une restriction sur notre ego ?

Ma réponse : La honte est une sensation très élevée, qui ne vient pas au début de notre chemin. C’est une honte à l’égard du Créateur, le Donateur. C’est précisément parce qu’Il est le bienfaiteur et que je suis le receveur.

Dans notre monde nous restreignons toujours notre réception afin d’éviter de nous sentir honteux. Nous devons justifier la réception, nous sommes obligés de conserver le sentiment d’auto-dignité car notre « moi » est encore plus important que notre vie même. En fait, nous sommes prêts à mourir pour éviter l’humiliation. C’est la base de notre nature. Les gens sont prêts à affronter la mort, afin de renforcer leur « moi », leur estime d’eux-mêmes.

La honte est lorsque je ressens que mon « moi » s’annule et disparaît. Si je perds mon désir et mes satisfactions, je ne pense pas que je cesse d’exister. Une personne meurt et ne ressent pas qu’elle disparaît complètement de la réalité. Elle ressent seulement qu’elle perd une partie d’elle-même, comme si quelque chose se perdait de son passé.

Toutefois, lorsque la sensation de honte vient à moi, elle annule mon existence spirituelle. C’est une sorte de sentiment intérieur comme si rien ne restait de moi. C’est au-dessus de notre vie et de notre mort, la façon dont c’est profond. Et il est impossible de résister. L’homme est prêt à se suicider pour sauver le point de son « moi ». Le corps est simplement un animal, et nous ne sommes pas particulièrement effrayés de le perdre. Nous voyons comment les gens risquent leur vie.

Le Créateur joue en permanence un jeu avec nous de façon cohérente et méthodique en offensant le point de notre « moi », et nous n’avons pas d’autre choix que de prendre des mesures afin de préserver notre individualité. Le sentiment que je dois m’élever au-dessus de cette vie, au-dessus de la mort, me permet d’acquérir une seconde nature. Je suis prêt à l’accepter. On me dit de donner sans réserve, et je suis prêt à le faire. Dois-je me perdre à partir d’aujourd’hui ? Bien sûr, je suis prêt ! Tant que le point de mon « moi » est conservé.

Cette sensation ne peut pas être accordée par la Lumière qui répare. La Lumière agit sur nous et réveille en nous ce point qui est au cœur même de notre être, le point initial appelé « Esh Mi Ayin » (créé à partir de rien, l’existence de l’absence). Ce n’est pas le matériau du désir de plaisir, mais quelque chose d’encore plus profond.

La seule façon d’y parvenir, c’est par l’étude de la Kabbale dans un groupe kabbalistique. Dans le groupe, nous nous efforçons de construire un modèle d’unité spirituelle semblable à ce qui existe dans le monde de l’Infini. En étudiant les conditions de cette unité, nous attirons la Lumière qui nous élève à cet état même. Il n’y a pas d’autres moyens en dehors du groupe et de l’étude dans le groupe.

La honte est une sensation terrible, mais c’est précisément la honte qui nous apporte le salut.

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