La quête spirituelle

Dr. Michael LaitmanQuestion: Il y a des gens dans le monde qui suivent l’appel de leur cœur. Ils sont plongés complètement dans leur objectif et ne vivent que pour lui. Ces gens possèdent-ils un organe des sens spirituel et ont-ils besoin de la Kabbale?

Réponse: la Kabbale a son origine dans l’ancienne Babylone, qui a été plongée dans la même crise qu’aujourd’hui et son peuple avait perdu un sens de l’orientation dans leur vie. Ils ont soudainement senti que l’égoïsme les confinait à l’intérieur d’une existence animale. Ensuite, ils ont révélé cette méthode de réalisation de la force supérieure.

La Kabbale est nécessaire seulement pour ceux qui se trouvent dans une profonde crise intérieure, et qui s’interrogent sur le sens de la vie.

En général, la question sur le sens de la vie se pose à beaucoup de gens pour des raisons différentes. Si moi, par exemple, j’ai perdu de l’argent au jeu, ou un stock de marchandises, ou quelque chose qui m’est arrivé, je pense aussi au sens de ma vie. Mais cette question se pose à moi comme un résultat d’un «moins», c’est-à dire, à la suite de la souffrance et d’une perte dans notre monde. Dans ce cas, les gens n’aspirent pas à s’élever, cela ne les intéresse pas.

Nous devons bien comprendre pourquoi les gens viennent à nous. Vous pouvez préciser cela avec n’importe quel psychologue ou même indépendamment.

Supposons une personne qui a tout: une voiture, une maison, une famille, et un emploi. Si cette personne a perdu quelque chose dans cette vie (un moins), il ou elle va  également s’interroger sur le sens de la vie: « Quel est le but de ma vie si j’ai perdu? » Mais ce n’est pas l’aspiration vers le haut, vers l’avant. Si vous donnez à cette personne un «plus» au lieu d’un « moins », cela suffira à la satisfaire.

Les gens comme ça n’ont pas besoin de quelque chose de spirituel, quelque chose de supérieur. Ce qui parle en eux ce n’est pas un homme supérieur à un animal, mais un niveau ordinaire animé: le soleil brille, l’herbe pousse, et tout va bien sur la terre.

Pour une personne qui s’interroge sur le sens de la vie, c’est comme si tout s’arrêtait d’exister. Rien ne vaut rien, ne veut rien dire, parce que tout commence et se termine. La vie elle-même ne donne rien de spécifique, il n’y a rien de particulièrement précieux en elle, sauf pour le fait que je reçois, rien d’autre ne se passe, et à la fin, j’ai tout simplement vécu comme une bête.

Une personne qui pense de cette façon et commence à s’interroger sur le sens de la vie remet en cause quelque chose de différent, quelque chose qui est dirigée vers le haut, au-dessus de son existence bestiale, la raison pour laquelle elle est si limitée pendant les années de sa vie, dans ses capacités, et les inconvénients que ne lui laissent pas de tranquillité d’esprit. « Qu’est-ce qui est au -dessus de ce moins, c’est dans quel but tout cela ? » Selon le niveau d’origine de cette question, cette personne vient au mysticisme ou ailleurs.

Le désir ne cesse de se développer en nous. C’est le développement de la question sur le sens de la vie selon les cinq niveaux progressifs du désir: 0, 1, 2, 3 et 4.


Si une personne est au niveau préliminaire de développement, elle va se satisfaire de différentes philosophies. Si c’est le niveau suivant, alors c’est psychologique. Ces gens-là deviennent souvent poètes, écrivains, philosophes, et psychologues. Il y a un niveau de développement où une personne est attirée vers certaines actions, diverses pratiques psychologiques: «Nous allons danser ou nous assoir dans la position du lotus, nous allons respirer ou ne pas respirer, c’est-à-dire , nous allons commencer à atteindre les substances supérieures à travers le corps. »

Cela se rapporte aussi à la recherche. Si une personne est à un niveau comme celui-ci, elle va faire du yoga, d’autres pratiques diverses, et cela va la satisfaire. Vous ne pouvez rien lui prouver. C’est le niveau de ses connaissances, de sa satisfaction et de ses  sensations, c’est le niveau de questionnement qui se pose à elle maintenant. Partiellement, les différentes religions sont aussi ici. Elles sont destinées à rassurer, assurer l’équilibre, et à donner de l’espoir.

Au niveau suivant, quelqu’un ne peut plus se contenter de divers exercices physiques, de la gymnastique respiratoire, et ainsi de suite. Il estime que cela ne lui donne rien. Après tout, tout concerne l’organisme qui s’efforce de se sentir à l’aise. « Que se passerai-t-il si je commençais la méditation ? » Et il commence à méditer avec des lettres ou des symboles. C’est déjà quelque chose de plus abstrait, mais cela ne va pas non plus aller au-delà de son cadre psychologique.

Finalement, au dernier palier de développement, la question se pose à l’homme: «Y a-t-il quelque chose qui existe en dehors de moi-même si je m’annule complètement ? Y a-t-il une méthode qui va m’aider à me débarrasser de mon habituel «moi»? Je tiens à percevoir le monde extérieur par moi-même. » Ces gens-là viennent à nous.

Qu’est-ce que signifie « en dehors de moi-même »? Cela signifie la perception du monde qui n’est pas à l’intérieur de moi, qui n’est pas à travers mes cinq sens de la vue, ouïe, odorat, goût et  toucher. Ces sensations nous pénètrent, s’additionnent, et donc nous ressentons le monde à l’intérieur de nous-mêmes selon un certain programme en nous.

Sur l’écran situé à l’arrière du cerveau, la somme de toutes ces sensations  dépeint devant nous une image du monde dans une certaine proportion: nous recevons plus de 90% de cette image grâce à notre vue, 7-8% grâce à notre  ouïe, et le reste grâce à notre odorat, le toucher et le goût. C’est tout !

Cela signifie que le programme évolue à l’intérieur de moi, que les désirs  changent, et, en conséquence, je reçois une sensation d’un monde différent. Comme s’il se déplaçait, comme s’il faisait quelque chose à l’intérieur de moi. Mais comment puis-je sortir de moi-même et commencer à sentir l’univers dans son intégralité?

Les dernières études scientifiques disent qu’il n’existe seulement qu’un champ, une force, et rien d’autre autour de nous; seulement une seule force, et rien à côté d’elle. Ainsi, ce qui apparaît à l’intérieur de moi, en moi, et ce que nous recherchons  aujourd’hui, tout cela, je dois le voir comme ma relation avec cette force. Je n’ai pas d’autre occasion de le révéler, que par les impressions que je reçois.

C’est à dire, je dois constamment analyser que tout ce qui se passe à l’intérieur de moi, à la fois en plus et en moins, tout vient d’une force. Si je ne cesse de me diriger vers elle  de cette manière, alors même à travers ma perception actuelle, je commence à me mettre au diapason de cette force et à la ressentir  de plus en plus. En conséquence, après avoir atteint un tel état où je  reçois en moi-même un capteur supplémentaire, je commence à sentir cette force elle-même.

Je commence à la révéler, et précisément par le biais de son influence opposée à moi,  je ressens  l’infini, la perfection. Elle me confond volontairement et me donne divers obstacles afin que par eux je puisse m’accrocher à cette force. Ainsi je m’élève au-dessus de mon animal.

Sur le plan animé, il m’est volontairement donné des sensations de diverses influences négatives afin que je puisse m’élever au-dessus d’elles et ressentir cette force. C’est  avec quoi l’ensemble du procédé est constitué. Et le groupe, les études, la diffusion, et tout le reste ne sont là que pour aider à la réalisation de l’objectif. 

Du congrès de Vilnius, le 24/03/2012, cours n° 3

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