La poursuite d’un mirage

Dr. Michael LaitmanBaal HaSoulam énumère cinq questions au début de l’«Introduction au Livre du Zohar» :

1. Qu’est-ce que notre essence ?

2. Quel est notre rôle dans la longue chaîne de la réalité, où nous sommes de petits liens ?

3. Nous nous sentons faibles et défectueux, mais le Créateur, qui nous a créés, ne devrait-il pas seulement émettre des actions parfaites ?

4. Comment le Créateur destine-t-il Ses créatures à de telles souffrances ?

5. Comment quelque chose d’éternelle, qui n’a ni commencement ni fin, peut-il produire des créatures périssables, temporelles, et inférieures ?

Beaucoup y ont pensé durant plusieurs siècles depuis que l’humanité est parvenue à se connaître. Et notre génération se pose les mêmes questions. Nous n’avons pas réussi à parvenir à une compréhension, alors que cela touche à des questions fondamentales se rapportant à l’essence même de notre existence : Pourquoi vivons-nous ? Quel est le but de la vie ? Quelle est sa raison ? Quel genre de processus y est contenu ? Avons-nous le libre-arbitre ? Quel est le but devant nous ? La nature est-elle aveugle ou suit-elle un certain programme ? Peut-on changer celui-ci?

En outre, il y a des questions qui ont à voir avec les écritures : Si le Créateur est bon, alors où est sa bonté ? Est-elle dans un autre monde ? Mais qui l’a vue ?

Brièvement, ces questions contiennent la réalité tout entière, sauf pour le degré animal où l’on doit pourvoir à nos besoins quotidiens.

Comment : Peu de gens se posent ces questions.

Réponse : Il s’agit d’un problème distinct ; les gens ne savent pas comment penser à des choses qui comptent. Toutefois, ces choses définitivement les dérangent au niveau du subconscient. Et surtout aujourd’hui.

Et en général, y-a-t-il eu vraiment une seule personne dans l’histoire, qui ne se soit pasposé des questions ?

– Pourquoi est-ce que je souffre ?

Mais en même temps, en quoi est-ce étonnant ?

– Vous souffrez parce que vous vous sentez mal.

– Mais pourquoi est-ce que je me sens mal ?

– Et pourquoi devriez-vous vous sentir bien ? Vous supposez que le bien est un état normal, et que le moindre mal n’est pas normal ? D’où tirez-vous cela ? Peut-être croyez-vous en le Créateur ? Mais comment pouvez-vous savoir qu’Il existe et qu’Il est bon ? Alors, pourquoi êtes-vous surpris quand vous vous sentez mal ? Peut-être qu’être mal est un état normal dans le monde.

Ainsi, toute question qu’une personne se pose, quand elle s’élève au-dessus de ses préoccupations quotidiennes, contient nécessairement toutes ces complications élémentaires et essentielles, même si elles sont déguisées. Découvrons-les un peu.

1. Naturellement, une personne ne se demande pas : «Quelle est notre essence ? » Elle pose cela différemment : « Qui suis-je? Pourquoi et pour faire quoi ? « Les enfants pensent à ces choses et puis ils oublient. Cependant, des questions demeurent : Quel est notre rôle ? Où le processus historique de développement nous mène-t-il ? A-t-il un but ? L’évolution est-elle due au hasard ou suit-elle un certain plan ?

2. Nous découvrons que toutes les parties de la nature sont étroitement interconnectées ; de plus, leur interconnexion n’est pas spontanée, elle est raisonnable, et cette raison est au-dessus de notre raisonnement. Mais à la fin, nous sommes des conséquences de la nature, et nous parvenons à peine à comprendre même un minuscule fragment de son image commune.

Et c’est pourquoi une personne pose des questions : Si nous observons un processus consécutif, suivant la sagesse profonde de la nature, et conduisant naturellement à un certain objectif, alors qui suis-je et que suis-je ? Où vais-je ? Où dois-je aller ? D’où ma vie vient-elle ? Vient-elle d’une autre planète ? Et si oui, comment est-on arrivé là ? Certaines personnes craignent que le soleil ne s’éteigne dans des milliards d’années ou qu’un certain corps céleste entre en collision avec la planète Terre. « Même si elle ne m’arrive pas, que va-t-il arriver à l’humanité ? » Ne riez pas de ces préoccupations.

3. Nous sommes incroyablement limités, et nous voulons toujours tout savoir. Mais d’autre part, quand nous nous regardons, nous voyons notre propre déficience. Et cela est vrai, si nous comparons la grandeur de la nature, sa puissance, sa beauté et sa perfection, la beauté des paysages qui n’ont pas encore été ruinés par l’homme à un ciel étoilé au-dessus de nous. Regardez profondément dans la magnificence de la nature, plongez dans la structure de l’ADN ou dans un atome et vous serez surpris par ce que vous voyez. Nous sommes petits, des idiots très prétentieux. Tout ce qui nous importe, c’est rien d’autre qu’une petite miette tombée du grand canevas.

Partout où nous regardons, nous voyons une immense sagesse et une interconnexion inséparable. Il est étonnant que toutes les parties de la nature se maintiennent les unes les autres, alors que nous ne conduisons qu’à leur extinction, sans comprendre que cela conduit à notre propre destruction. Parce que peu importe à quel point nous sommes fiers, en réalité la nature nous nourrit et nous donne. Rien ne sort de nulle part. Nourriture, eau, vêtements, tout cela nous le recevons d’elle, et nous répondons à cette bonté par la destruction. Cela témoigne seulement de notre stupidité.

En conséquence, il s’ensuit que tout dans la nature est parfait et que nous seuls sommes défectueux. Mais comment se peut-il que nous soyons les seuls éléments défectueux sur tous les éléments de la nature ? Nous ne détruisons pas seulement le monde, nous détruisons notre avenir proche, et nous refusons d’y penser. Même quand une personne sait qu’elle mourra demain, elle n’arrêtera toujours pas, elle ne résistera pas, et continuera à marcher vers l’inévitable échafaud.

La nature gouverne équitablementau niveau minéral, végétal, et animal, mais son pouvoir n’est pas absolu sur nous, il nous a donné le libre-arbitre. Alors, pourquoi utilisons-nous cette liberté pour nous détruire encore plus ? Au lieu d’utiliser notre indépendance pour le bien, de devenir un Homme avec une majuscule, merveilleux et bienfaisant pour lui-même et les autres, je détruis tout ce que je peux. A quoi me sert cette liberté ?

4. Pourquoi souffrons-nous, si la nature parfaite a préparé pour nous un merveilleux but ?

5. Et enfin, comment un Créateur parfait peut produire des créatures périssables, temporelles, et inférieures, nées dans la douleur, vivant dans la souffrance, et mourant dans l’agonie ? La vie entière d’une personne se passe à la poursuite du plaisir, qu’elle ne parvient jamais à recevoir. Parce qu’à la seconde où elle ne parvient pas recevoir quelque chose, elle s’occupe immédiatement de son prochain plaisir. Nous ne sommes jamais pleinement satisfaits, et même si de petites plaisirs sont suffisantes pour nous, cela ne dure pas éternellement. Tout plaisir est suivi par le vide, et nous poursuivons constamment un mirage.

Ainsi, les questions énumérées par le Baal HaSoulam concernent tout le monde à un certain degré, et il nous faudra en trouver les réponses.

De la 4e partie du cours quotidien de Kabbale 14/06/12, Introduction au Livre du Zohar

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