« Pourquoi les enfants refusent d’aller à l’école : Incompatibilité plus évoluée »

Dr. Michael LaitmanOpinion (Peter Gray, Ph.D., professeur de recherche en psychologie au Collège de Boston): «La plupart des enfants dans notre société rechignent à aller à l’école. Est-ce que je vous raconte quelque chose de nouveau ? Ils protestent de plusieurs façons, en feignant la maladie, en traînant leurs pieds le matin, en faisant le moins possible pour répondre aux exigences de l’école (ou même rien), et en violant les règles de l’école quand ils peuvent s’en sortir. …

« S’agit-il simplement d’enfants ingrats et gâtés? Si oui, alors vous et moi, et principalement tous ceux qui ont fréquenté l’école, une fois qu’elle fut rendue obligatoire, étions aussi ingrats et gâtés. Nous avons tous protesté. En fait, à l’époque même où les écoles devinrent initialement obligatoires, les enfants protestèrent encore plus qu’ils ne le font maintenant, bien qu’il y en ait eu beaucoup moins. Ils devaient être battus avec des bâtons de bouleau pour rester à l’école et faire ce que les enseignants leur disaient de faire. …

« Comme je l’ai souligné dans l’un des premiers essais de ce blog, les moyens par lesquels les enfants étaient instruits dans les cultures de chasseurs-cueilleurs étaient à l’opposé des moyens que nous employons pour éduquer les enfants dans nos écoles aujourd’hui. L’une des valeurs les plus chères à toutes les sociétés de chasseurs-cueilleurs, qui ont déjà été étudiées par des anthropologues, c’est la liberté. Les chasseurs-cueilleurs pensaient que c’était une erreur de forcer une personne à faire ce qu’elle ne veut pas, et ils considéraient les enfants comme des personnes. Ils faisaient même rarement des suggestions directes, parce que cela aurait pu être considéré comme de la contrainte.

«Ils croyaient que les gens, de leur propre initiative, apprendraient à contribuer au bien-être de la tribu, car ils verraient qu’il est sage d’agir ainsi et en ressentiraient de la joie. Pendant des centaines de milliers d’années, c’était le principe de l’organisation de la société humaine.

La vie de la chasse et de la cueillette exigeait une grande initiative personnelle et une forte créativité, ainsi que la confiance que les personnes partageraient et coopéreraient de leur propre gré. Les chasseurs-cueilleurs semblaient comprendre cela, et ils semblaient aussi comprendre que les enfants deviendraient libres, confiants, coopératifs et des adultes créatifs, si on leur laissait la liberté dans leur enfance, dans le contexte de la communauté morale et des modèles que la tribu offrait.

« Durant notre immense période de chasseurs-cueilleurs, les enfants étaient libres de jouer et d’explorer toute la journée, jour après jour, et ainsi de s’éduquer eux-mêmes. L’éducation était toujours faite par soi-même.

«En fait, la raison pour laquelle les enfants sont naturellement si joueurs, curieux et sociaux, est que ces caractéristiques étaient les forces motivantes derrière la capacité des enfants à s’instruire eux-mêmes. Ces traits «propres à l’enfant» furent mis en avant et formés par la sélection naturelle, précisément pour servir de fonction éducative, dans des conditions de liberté enfantine.

«Alors, quand on force un enfant à s’asseoir sur son siège, à écouter un professeur et à faire exactement ce qu’on lui dit, chaque os de son corps, chaque neurone et muscle résiste. Son corps lui dit : «Ceci est faux. Je dois contrôler mes propres actions ; il me faut jouer à des compétences qui me paraissent importantes ; je dois explorer les questions qui m’intéressent vivement, non pas celles qui m’ennuient, j’ai besoin de faire attention à ce que les gens font dans le monde réel, non pas à ce que cet enseignant, qui ne semble même pas faire partie du monde existant hors de l’école, me dit. Si je ne fais pas ces choses que je suis censé faire, je ne pourrai pas devenir un être humain compétent et digne. « A l’époque des chasseurs-cueilleurs, un enfant qui ne se sentait pas très fortement motivés à mener sa propre vie et sa propre éducation devenait un adulte inadapté.

«Ainsi, nos enfants ont des instincts qui les poussent à se former par eux-mêmes à travers leurs propres jeux, leur propres explorations et leur propre socialisation. Mais nos écoles insistent à ce qu’ils renoncent à leur liberté et à ce qu’ils fassent ce qu’on leur dit de faire. Les écoles n’ont jamais bien fonctionné, et théoriquement ne peuvent même pas bien fonctionner, les hommes ont toujours imposé l’école à l’enfant et ont provoqué ainsi une résistance.

«Cette approche radicale consiste à laisser nos enfants s’éduquer eux-mêmes, en leur fournissant les conditions nécessaires à cela. »

Mon commentaire : C’est exactement ce que fournit aux enfants l’éducation intégrale.

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