Passer à l’argent du monde spirituel

laitman_565_01Opinion (liberation.fr) :

Imagine-t-on un banquier central aux commandes d’un hélicoptère survolant de grandes villes d’une vaste zone économique s’époumoner en hurlant à son équipage : «Allez, les gars… On y va ! Larguez les biftons !» A chacune de ses apparitions, le bourdonnement des moteurs de l’hélico serait aussitôt suivi d’une pluie de billets de banque. Imagine-t-on le même banquier central exécuter une formidable figure acrobatique et s’en retourner à sa base, tandis que d’immenses foules ont encore les bras tendus vers le ciel ? De retour au «bercail», une armée d’économistes se mettrait aussitôt à l’ouvrage en triturant d’énigmatiques modèles économétriques pour tenter de jauger les effets de cet argent tombé tout droit du ciel. Une fiction pour cinoche ? Sans doute. Mais pas seulement. Assurément, l’image est exagérée. Mais le rêve de billets déversés par magie pourrait devenir réalité.

Depuis le 10 mars 2015, la figure du banquier aux commandes d’un hélicoptère a frappé les esprits. Ce jour-là, lors d’une conférence de presse, Mario Draghi, patron de la Banque centrale européenne (BCE), est questionné sur cette hypothèse, considérée jusque-là comme totalement loufoque. La réponse de Draghi ? Une idée «très intéressante», dit-il, avant de relativiser : «Nous n’avons pas encore vraiment étudié le concept.» Après le sobriquet flatteur de «Super Mario», bientôt Super Hélico Mario ?

Quelle mouche l’a donc piqué pour oser une réponse qui laisse entendre que la BCE pourrait déposer un chèque sur le compte de chacun des habitants de la zone euro ? Si, sur le papier, une telle politique (jamais utilisée) apparaît séduisante, la sortie de Draghi montre, en creux, à quel point la BCE commence à douter de l’efficacité de sa politique monétaire censée relancer la croissance et éviter – plus que tout – que la zone euro ne sombre dans la déflation, cette maladie économique orpheline contre laquelle les économistes n’hésitent pas à confesser leur impuissance.

Petit travelling arrière pour saisir le pourquoi du comment de la réponse d’un Draghi prêt à faire le voyage en terra economica incognita. Nous sommes en juillet 2012. Dans la plupart des pays de la zone euro, la crise des dettes souveraines bat son plein. Les investisseurs qui craignent le pire exigent des taux d’intérêt toujours plus élevés pour acheter de la dette obligataire des Etats de la zone euro. Tous les projecteurs sont alors braqués sur «Super Mario». Le Dottore de la BCE va-t-il trouver la bonne médication, celle qui fera redescendre la pression sur les dettes souveraines ? Son message est alors clair. Il fera «whatever it takes», tout ce qui sera nécessaire, pour garantir l’avenir de la zone euro.

Le taux directeur de la BCE, celui auquel cette dernière prête aux banques, est progressivement diminué pour atteindre aujourd’hui 0 %. Du jamais-vu ! L’idée est simple. Moins les banques empruntent cher à la BCE, plus le taux des crédits distribués sera bas. Et plus les entreprises et les ménages voudront s’endetter. C’est bon (en théorie) pour la croissance. Et ça requinque (toujours en théorie) l’inflation. Mais voilà, trois années ont passé et la zone euro gît toujours dans un cul-de-sac. Il faut muscler la thérapie. Début mars 2015, Draghi décide de recourir à une politique monétaire non conventionnelle déjà adoptée aux Etats-Unis, au Japon et au Royaume-Uni. Le fameux QE(quantitative easing) est activé…
Face à une telle impasse, l’idée de créditer directement le compte bancaire de chaque Européen paraît donc séduisante. Distribuer de l’argent aux citoyens sans en passer par les marchés financiers, ou les banques, entraînerait une hausse de la consommation.

Mon commentaire : L’ère de l’argent est terminée. Nous devons chercher une autre motivation : l’opposé spirituel de l’argent. Il semble impossible de remplacer la motivation égoïste distincte par une motivation altruiste indistincte, mais le monde est en train d’arriver à cela, et son programme interne est nécessaire pour le réaliser.

« Kessef » (argent) vient du mot « Kissouf » (désir), ce qui signifie un « Massakh » (écran) qui couvre (Mekhassé) l’ego, et cela parle précisément du fait de ne pas avoir besoin de recevoir, mais de distribuer, tout comme les éminents économistes l’ont dit eux-mêmes.

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