La honte nous empêche de faire demi tour

Dr. Michael LaitmanIl est très difficile pour nous d’imaginer comment une créature, qui a été faite par la Lumière, existait en adhésion avec elle, et ne ressentait aucune carence, en étant opposé à elle, se sentit soudain honteuse et n’accepta pas de rester dans cet état, se restreignit elle-même et expulsa toute la lumière. Que doit ressentir la créature quand elle prend conscience de son éloignement totale de la lumière et qu’elle désire être identique à elle?

L’état d’adhésion et de perfection, que la créature a connu lorsqu’elle était dans le monde de l’infini avant la restriction, fait que plus tard, elle prendra cette route pour retourner à l’infini à travers tous les états (1-2-3 et ce en dépit du fait que du côté de la lumière, il n’y a pas de changement et que le Créateur Lui-même ne se sépare jamais de la créature, ne voit aucun défaut ou la nécessité d’une correction en elle, la créature elle-même ne peut pas accepter d’être différente du Créateur à n’importe quel degré.

Ce sentiment merveilleux oblige l’être créé d’entreprendre des mesures drastiques : pour restreindre son désir, pour obtenir un écran, pour subir tout le processus d’éloignement du Créateur, de la lumière, et pour ensuite retourner à Lui, ayant achevé le cycle complet. C’est ainsi, que le désir fonctionne.
Et comment se fait-il que la lumière, qui donne à l’être créé un sentiment d’unité avec elle, d’union et d’absence de différences entre eux, évoque en même temps dans la créature un type particulier de honte qui force celle-ci à se restreindre et à prendre ce long chemin qui l’éloigne du Créateur ?

Ce sentiment de honte a quelque chose d’unique : il devient un puissant moteur qui éloigne l’être créé du Créateur, qui fait que la créature se cache de Lui, tout comme une personne se cache de devant celui qui lui fait éprouver de la honte, pour faire toutes les corrections nécessaires plus tard. Et ce n’est pas pour que la créature puisse se sentir fière d’elle-même, mais plutôt pour qu’elle puisse revenir au Créateur, son amour, que la créature sentait émaner de Lui quand elle avait honte. Ces notions sont très exaltées.
Il s’ensuit donc que cela vaut la peine pour la créature de faire ce terrible cercle complet, sans jamais s’arrêter sur ce chemin n’aboutissant à rien, bien qu’elle puisse retourner à l’état d’Infini à tout moment ! Et encore, à chaque nouvel instant, elle décide à nouveau : « Non, je ne vais pas succomber à ce plaisir infini, à moins que je le fasse consciemment et que je puisse être fière de moi-même et me respecter « . De toute évidence, ce n’est pas une question de fierté égoïste, il s’agit de la créature voulant donner au Créateur l’attitude qu’elle a révélé par rapport à elle-même.

Fondamentalement, dans le monde de l’infini, l’amour du Créateur n’oblige la créature à rien. Le Créateur la traite comme un père qui aime son fils à l’infini et est prêt à tout lui donner, sans aucune réserve et sans impliquer la honte. Et pourtant, le fils, ayant connu l’amour du Créateur pour lui, se rend compte qu’il est lui-même incapable d’aimer. Et c’est la seule chose qui lui fasse honte : que lui-même soit incapable d’aimer sans condition et qu’il soit incapable de donner au Créateur le même genre de sentiment à partir des ténèbres et de la séparation.

Par conséquent, le fils prend la décision d’accepter de son père l’obscurité plutôt que la lumière, ainsi que les coups les plus horribles. Il s’engage à l’aimer quoiqu’il arrive, comme s’il ne recevait que la plus douce et véritable lumière de l’Infini. L’amour du Père est infini et absolu, ainsi le fils décide de ne pas moins l’aimer.

Cependant, il n’a aucune autre chance de parvenir à cet état, sauf en prenant le chemin des ténèbres, qui est directement opposé à la satisfaction infinie. C’est parce qu’au-dessus de ces ténèbres il peut révéler l’amour inconditionnel.

De la 3ème partie du cours quotidien de Kabbale 16/05/2011, Talmud Esser Sefirot

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